Optimisez votre gestion financière

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Présentation des grands principes à suivre pour renforcer l’équilibre financier de votre entreprise.

La clôture des comptes est l’occasion pour vous de prendre connaissance de l’exacte performance réalisée par votre entreprise durant l’exercice écoulé et d’analyser cette performance afin d’affiner votre stratégie pour réussir pleinement votre exercice 2011. Mais cette analyse doit aussi vous permettre de vérifier si la situation financière de votre entreprise est bien équilibrée et d’optimiser, si besoin, la gestion de vos financements. Explications.

La capacité d’autofinancement et les besoins de l’entreprise

Le résultat de votre exercice représente la différence entre les produits et les charges supportées sur l’exercice comptable. Pour passer de ce résultat à la trésorerie générée sur cette période, il convient de prendre en compte le fait que certains produits et charges ne correspondent pas à un flux de trésorerie (sortie ou entrée). Ainsi, une vente ou un achat de marchandises se traduit effectivement par un mouvement de fonds. A contrario, un amortissement représentant l’usure d’un matériel ne correspond à aucun flux financier. En retraitant le résultat de l’exercice de ces produits et charges non générateurs de flux ainsi que des flux de nature exceptionnelle générés par les ventes d’investissements, vous obtenez la capacité d’autofinancement. Celle-ci, qualifiée également de marge brute d’autofinancement ou de cash flow, représente l’ensemble des ressources financières dégagées par l’activité au cours de la période. Une fois cette capacité d’autofinancement connue, vous devez vérifier qu’elle permet de faire face aux besoins nets de votre entreprise. Des besoins qui sont de trois ordres :
- le remboursement du capital des emprunts souscrits auprès des banques ou des associés ;
- le paiement des dividendes ;
- les acquisitions d’immobilisations éventuellement diminuées des nouveaux emprunts souscrits au cours de l’exercice.

La capacité d’autofinancement dégagée sur l’exercice devra a minima être égale à l’ensemble de ces trois besoins. À défaut, l’entreprise devra puiser dans ses réserves pour faire face à ses engagements.

La bonne gestion du besoin en fonds de roulement

Mais même si la capacité d’autofinancement que vous avez dégagée vous permet de couvrir vos besoins, les choses ne s’arrêtent pas là. Un juste équilibre ou une situation excédentaire générée par une capacité d’autofinancement supérieure aux besoins n’est pas forcément synonyme de situation favorable de trésorerie. Un autre élément doit être pris en compte : l’évolution des besoins générés par l’activité, liée au décalage entre la date de réalisation des opérations figurant en produits – les ventes par exemple – ou en charges – les achats par exemple – et leur encaissement ou décaissement. Ces délais de paiement peuvent entraîner de lourds décalages en termes de trésorerie. Ainsi, à titre d’illustration, une entreprise qui vend aujourd’hui une marchandise à un client en lui offrant un crédit de 60 jours alors qu’elle-même a acquis ce bien auprès d’un fournisseur en le réglant comptant aura un besoin de trésorerie en attendant d’être réglée. Ce besoin, appelé « besoin en fonds de roulement » (BFR), est malheureusement souvent le talon d’Achille des entreprises. Et son poids peut se révéler très pénalisant, surtout en période de croissance ! En effet, une évolution favorable du niveau d’activité entraîne généralement un accroissement beaucoup plus important des créances clients que des dettes fournisseurs et donc un besoin de trésorerie. Même si, dans certains secteurs particuliers, l’activité peut, à l’inverse, être génératrice d’un excédent de fonds de roulement. Il en est ainsi, par exemple, dans la grande distribution, où les ventes sont encaissées au comptant tandis que les fournisseurs sont réglés à terme.

Attention certains rêvent de rayons bien remplis pour toujours répondre à la demande des clients. Ils ont parfois tort ! Car ce stock, sauf à être revendu avant même d’avoir été payé aux fournisseurs, devra préalablement être financé. Le stock est donc consommateur de trésorerie. Ce qui contraint à optimiser les volumes pour offrir un service de qualité sans rendre exsangues vos comptes en banque.

Le tableau de financement

Calculer la capacité d’autofinancement et le besoin en fonds de roulement est une chose, mais le plus important consiste, on l’a vu, à vérifier qu’ils couvrent les besoins de votre entreprise. Une analyse qui peut être synthétisée au travers du tableau de financement ci-dessous et qui permet de bien comprendre l’évolution de la trésorerie de l’entreprise.

Tableau de financement
Résultat net
+ Dotations amortissements et provisions
- Reprises amortissements et provisions
+ Valeur nette comptable immobilisations revendues
- Prix de vente des immobilisations
= Capacité d'autofinancement
- Remboursement d'emprunts et comptes courants
- Dividendes
- Investissements
+ Emprunts souscrits
= Variation du fonds de roulement (A)
+ Allongement créances clients
- Réduction créances clients
- Allongement dettes fournisseurs
+ Réduction dettes fournisseurs
+/- Variation autres créances et dettes
= Variation besoin en fonds de roulement (B)
A - B = Variation nette de trésorerie

Les grands équilibres du bilan

Vous devez examiner avec attention votre bilan. Celui-ci présente le patrimoine actif et passif de l’entreprise à la date de clôture. Et sa structure est, elle aussi, révélatrice de l’équilibre financier de votre entreprise.
En effet, vos investissements doivent être financés par des ressources à long terme : soit par des apports, soit par des sommes laissées disponibles par les emprunts. Cela signifie que la différence entre votre actif à long terme et votre passif à long terme – on parle de fonds de roulement – doit être positive.
Ce fonds de roulement se calcule simplement de la façon suivante :

Calcul du fonds de roulement
Capital
+ Réserves
+ Emprunts à long terme
- Investissements nets
= Fonds de roulement

Et si votre fonds de roulement n’est pas positif, votre entreprise puise donc dans sa trésorerie pour financer ses besoins à long terme. Autrement dit, vous risquez de devoir recourir massivement à des dettes à court terme pour financer vos besoins d’exploitation. Des dettes très coûteuses en termes de taux d’intérêt et qui auront un impact négatif sur votre résultat. Des dettes qui, surtout, fragiliseront considérablement votre entreprise et grèveront votre capacité à négocier d’autres concours bancaires, ce qui se révélera très problématique en cas de difficultés passagères.

Les règles à suivre

Certains comportements peuvent permettre d’améliorer le besoin en fonds de roulement et donc la trésorerie. Il convient ainsi de :
- facturer dès la vente ou la prestation réalisée ;
- négocier les délais de règlement ;
- demander des acomptes ;
- encaisser au plus vite ;
- remettre les règlements en banque dès que possible et les traites 10 jours avant l’échéance ;
- suivre les dates de valeur appliquées par les banquiers ;
- relancer systématiquement dès l’échéance passée.

Publié le jeudi 12 mai 2011 - © Copyright SID Presse - 2011