Assurance-vie

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Fonds en euros ou unités de compte ?

L’assurance-vie s’est imposée au fil du temps comme le placement à long terme préféré des Français. Sa souplesse de gestion et son régime juridique et fiscal avantageux sont autant d’atouts qui ont contribué à son développement. Développement qui s’est toutefois ralenti suite à la baisse du taux de rendement des fonds en euros et aux tempêtes successives qui ont chahuté les marchés financiers.

Un attrait important pour l’assurance-vie

En s’adressant à la fois aux épargnants qui souhaitent se constituer un capital et également à ceux qui veulent s’assurer un complément de retraite ou transmettre leur patrimoine, l’assurance-vie s’est bâtie une image « tout terrain ». Preuve en est, plus de 14 millions d’épargnants ont souscrit un contrat d’assurance-vie, ce qui représente près de 42 % des ménages résidant en France métropolitaine (contre seulement 35 % en 2004). Ces résultats exceptionnels n’ont d’ailleurs pas été démentis en 2010 puisque l’ensemble des souscripteurs ont versé au total 145 milliards d’euros sur leurs contrats, portant ainsi les montants placés à plus de 1 315 milliards d’euros ! Cet attrait s’est toutefois estompé depuis le début de l’année puisque la collecte, bien qu’affichant au premier semestre, des résultats positifs est en baisse par rapport à 2010 (- 16 %).

La prédominance des contrats en euros

Sur le marché de l’assurance-vie cohabitent deux types de contrats : les contrats multi-supports et les contrats mono-supports.
Les contrats mono-supports, investis sur des fonds en euros, sont des placements dits « sécurisés » dans la mesure où l’organisme financier gérant le contrat est tenu de rembourser à l’échéance une somme au moins égale aux primes nettes (à laquelle il convient de retrancher les éventuels frais d’entrée), augmentée des intérêts capitalisés et diminuée des frais de gestion. Les intérêts versés chaque année restant définitivement acquis par le souscripteur.
Quant aux contrats multi-supports, ils sont investis sur ce que l’on appelle « des unités de comptes ». Concrètement, les unités de comptes sont des supports d’investissement tels que les produits de taux (obligations, supports monétaires), les actifs en euros, les produits actions (OPCVM) ou les parts de SCPI. Si l’assureur s’engage sur le nombre d’unités de compte, il ne garantit pas leur valeur. La valeur du contrat étant dépendante des performances des différents placements choisis par le souscripteur.
La baisse sensible de la rémunération des fonds en euros constatée ces dernières années n’a toutefois pas enrayé la dynamique des contrats dits « mono-supports ». Ils représentent en effet 70 % des souscriptions de contrat d’assurance-vie (contre 30 % pour les contrats multi-supports). En ce qui concerne la part des cotisations investie sur les supports en unités de compte, elle s’élève à 15 % pour le premier semestre 2011, soit sensiblement le même chiffre qu’en 2010 (14 %) et ce malgré le ralentissement général de la collecte.

Une baisse des taux d’intérêt

Après avoir offert un rendement de 4 % en 2008 et de 3,7 % en 2009, les fonds en euros des contrats d’assurance-vie ont assuré une rémunération de 3,4 % en moyenne pour l’année 2010. Un taux, certes décevant, mais qui reste néanmoins bien supérieur à l’inflation (1,5 % en 2010) et à ce que peuvent offrir d’autres placements sécurisés tels que le livret A (2,25 %).
Une baisse des rendements qui s’explique principalement par la chute des taux d’intérêt et des rendements des obligations. Des obligations représentant près de 80 % de la composition d’un fonds en euros. Un emprunt d’État français sur 10 ans offrait ainsi un taux de rémunération autour de 10 % en 1991. Aujourd’hui, les obligations émises par la France ne proposent qu’un rendement autour de 3,2 %. Rendement qui était, par ailleurs, tombé à 2,46 % en août 2010.
Et compte tenu du fait que les fonds en euros ont fait l’acquisition, durant ces deux dernières années, de titres obligataires peu rémunérateurs, ils vont voir leurs performances plafonnées pendant plusieurs années.

La dette des États : un enjeu important

Notre pays est endetté à hauteur de 85 % de son produit intérieur brut (PIB), soit de près de 1 647 milliards d’euros. Une dette qui s’est accrue de 110 milliards d’euros depuis un an mais qui est, plus généralement, le résultat de trente années de déficit budgétaire.
Pour ne rien arranger, la zone euro est soumise, depuis le début de la crise financière en 2007, à des secousses sans précédent visant notamment la Grèce, l’Italie, l’Irlande ou le Portugal. L’Europe et les banques ont ainsi dû en partie effacer la dette grecque. Ces difficultés devraient pouvoir être surmontées par les compagnies d’assurances qui disposent de réserves suffisantes pour maintenir, à moyen terme, les performances globales de leurs fonds en euros. Et ce d’autant plus que les titres obligataires grecs ne représentent en moyenne pas plus de 2 % des investissements des assureurs. Cependant, il conviendra d’être particulièrement vigilant quant à l’impact d’un éventuel défaut de paiement d’un pays comme l’Espagne ou l’Italie. En effet, compte tenu de leur taille et de leurs liens avec notre économie, un éventuel incident de paiement de leur part pourrait fragiliser toute la zone euro mais également la monnaie européenne.
Enfin, si la France fait partie des seize pays, avec notamment l’Allemagne, ayant su conserver son triple A, la question d’une éventuelle dégradation de sa note par une agence de notation, après celle des États-Unis, mérite également d’être soulevée. Concrètement, une telle situation si elle se produisait, pourrait avoir pour conséquence une dépréciation du portefeuille obligataire du fonds en euros en cas de hausse du taux d’intérêt des obligations émises par la France. Une dépréciation qui n’influerait toutefois pas sur le rendement du fonds en euros lorsque les obligations seraient conservées jusqu’à leur échéance.

Prélèvements sociaux

Les intérêts distribués tous les ans par les fonds en euros présents dans les contrats mono-supports mais également dans les contrats multi-supports sont fiscalisés au titre des prélèvements sociaux dès leur inscription en compte.
A contrario, les revenus produits par les unités de comptes (hors fonds en euros) sont imposés au moment où le souscripteur effectue un rachat ou lors du dénouement du contrat.

Publié le vendredi 09 décembre 2011 - © Copyright SID Presse - 2011