Exonération des charges sociales pour l'outre-mer

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Employeurs bénéficiaires

Cette exonération s’applique aux entreprises ayant un effectif de 10 salariés au plus. Elle s’applique également aux entreprises qui, quel que soit leur effectif, relèvent de certains secteurs d’activité spécifiques (exemple : industrie, restauration, tourisme, presse, bâtiment et travaux publics...).

Salariés visés

Les salariés qui ouvrent droit à l'exonération sont ceux dont le lieu effectif de travail est situé dans des établissements implantés dans les départements d'outre-mer, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélémy ou à Saint-Martin, même si le siège de l'entreprise est en métropole.

En cas de pluralité de lieux d'activité, il convient de retenir le lieu d'exercice principal de l'activité du salarié, au cours de chaque année civile.

Exonération de cotisations

L'exonération concerne les cotisations patronales d'assurances sociales, d'allocations familiales, d'accidents du travail et maladies professionnelles.

Important depuis le 1er janvier 2008, l'exonération de la cotisation accidents du travail est supprimée.

Le dispositif d’exonération applicable à Saint-Pierre-et-Miquelon

Pour les entreprises situées à Saint-Pierre-et-Miquelon, la rémunération mensuelle versée à chaque salarié est totalement exonérée de contributions sociales dans la limite de :
- 1,3 Smic pour les entreprises de 10 salariés au plus (50 salariés au plus pour les entreprises du bâtiment et des travaux publics) ;
- 1,4 Smic pour les entreprises, quel que soit leur effectif, qui relèvent de certains secteurs particuliers et notamment des secteurs de l'industrie et de la restauration (sauf restauration de tourisme classée) ;
- 1,5 Smic pour les entreprises des secteurs du tourisme, de la restauration de tourisme classée et de l'hôtellerie.

À noter la fraction de rémunération excédant les montants indiqués ci-dessus est en revanche soumise à cotisations et contributions dans les conditions de droit commun.

Le dispositif normal d’exonération applicable pour les Dom, Saint-Barthélemy et Saint-Martin

Pour les Dom, Saint-Barthélemy, et Saint-Martin, un double système dégressif a été mis en place.

Système dégressif pour les entreprises de moins de 11 salariés

Pour ces entreprises, l’exonération de cotisations patronales est en principe totale pour toute rémunération horaire inférieure à 2,2 Smic. À partir de ce seuil, le montant de l’exonération diminue, selon un barème qui a été fixé par décret, pour finalement disparaître pour les salariés dont la rémunération horaire est égale à 3,8 Smic.

En pratique pour les salariés ayant une rémunération horaire au moins égale à 2,2 Smic mais inférieure à 3,8 Smic, le montant de l’exonération est égal au produit de la rémunération mensuelle brute versée au salarié et d’un coefficient calculé selon la formule suivante : 0,281/1,6 x (3,8 Smic x 1,4 x nombre d'heure rémunérées - 1,4) / rémunération mensuelle brute.

Système dégressif pour les entreprises de 11 salariés ou plus appartenant à certains secteurs d’activité spécifiques

Pour ces entreprises, l’exonération de cotisations patronales est en principe totale pour toute rémunération horaire inférieure à 1,4 Smic. À partir de ce seuil, le montant de l’exonération diminue, selon un barème qui a été fixé par décret, pour finalement disparaître pour les salariés dont la rémunération horaire est égale à 3,8 Smic.

En pratique pour les salariés ayant une rémunération horaire au moins égale à 1,4 Smic mais inférieure à 3,8 Smic, le montant de l’exonération est égal au produit de la rémunération mensuelle brute versée au salarié et d’un coefficient calculé selon la formule suivante : 0,281/2,4 x (3,8 Smic x 1,4 x nombre d'heure rémunérées - 1,4) / rémunération mensuelle brute.

Le dispositif bonifié d’exonération applicable pour les Dom et Saint-Martin

La loi a prévu un régime bonifié d’exonération pour les entreprises relevant du dispositif des zones franches urbaines situées dans les Dom ou à Saint-Martin. Ces entreprises privilégiées bénéficient ainsi d’une exonération totale pour toute rémunération horaire inférieure à 2,5 Smic puis dégressive, selon un barème qui a été fixé par décret pour s’annuler à 4,5 Smic.

En pratique pour les salariés ayant une rémunération horaire au moins égale à 2,5 Smic mais inférieure à 4,5 Smic, le montant de l’exonération est égal au produit de la rémunération mensuelle brute versée au salarié et d’un coefficient calculé selon la formule suivante : 0,281/2 x (4,5 Smic x 1,6 x nombre d'heure rémunérées - 1,6) / rémunération mensuelle brute.

Conditions de l’exonération

Le bénéfice de l'exonération est subordonné à certaines conditions, notamment :
- que l'employeur soit à jour de ses obligations déclaratives et de paiement à l'égard des organismes de recouvrement ;
- qu'il n'ait pas fait l'objet d'une condamnation pénale pour fraude fiscale, travail dissimulé, marchandage ou prêt illicite de main-d’oeuvre.

Formalités

L'employeur doit adresser à la CGSS une déclaration (au plus tard lors de la première échéance de cotisations à laquelle l'exonération est applicable), datée et signée pour l'entreprise ou, si elle comporte plusieurs établissements, pour chacun d'eux. Cette déclaration doit comporter les informations suivantes :
- noms et prénoms du déclarant pour les personnes physiques, la dénomination ou raison sociale pour les personnes morales ;
-  le siège de l'entreprise et l'adresse de l'établissement visé par la demande ;
-  le code APE ;
-  le numéro SIRET ;
-  la date de création ou d'implantation ;
-  le numéro de compte cotisant ;
-  l'effectif employé au cours de l'année civile précédente pour les entreprises bénéficiant de l'exonération en raison de leur effectif ;
-  la ou les activités de l'entreprise ou de l'établissement ainsi que la répartition des effectifs pour les entreprises bénéficiant de l'exonération en raison de la nature de leur activité.

L'employeur est également tenu de déclarer, sans délai, à la CGSS tout changement de situation entraînant une modification de son droit à exonération.

Réduction ou perte de l’exonération

Depuis la loi en faveur des revenus du travail du 3 décembre 2009, les entreprises assujetties à l’obligation annuelle de négociation qui n’entament pas de négociation sur les salaires voient leur exonération de cotisation sociale diminuée de 10 % au titre des rémunérations versées cette même année. L’exonération est même supprimée si l’entreprise ne satisfait pas à son obligation pendant trois ans consécutifs.

Non cumul

L'exonération des cotisations liée à l'implantation dans un département d'outre-mer n'est cumulable avec aucune autre mesure d'exonération totale ou partielle des cotisations patronales (sauf dispositif de soutien à l'emploi des jeunes spécifique aux DOM et avec la déduction des cotisations patronales sur les rémunérations correspondantes aux heures supplémentaires).

D'autre part, l'employeur peut opter pour le bénéfice de la réduction générale de cotisations patronales de Sécurité Sociale dite "réduction Fillon" et renoncer, de façon définitive et irrévocable, au bénéfice cumulé des mesures spécifiques au DOM. Dans ce cas, il doit notifier son option à la CGSS ; à défaut il sera présumé avoir choisi de bénéficier des exonérations spécifiques aux DOM.

Toutefois, les entreprises du BTP qui ont opté pour le bénéfice de la réduction générale de cotisations patronales de Sécurité Sociale "Fillon" au moment où leur effectif était supérieur à 50 salariés sont admises à renoncer à l'option lorsque leur effectif vient à passer sous la barre des 51 salariés.

Bonus exceptionnel

Depuis la loi pour le développement économique des outre-mer, les Dom et les collectivités de Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, et Saint-Barthélémy sont autorisés à verser à leurs salariés un bonus bénéficiant d’exonération de charges sociales.
Ce bonus, d’un montant maximal de 1 500 euros par an et par salarié, est ainsi exonéré de toutes les cotisations et contributions sociales à l’exception de la CSG, de la CRDS et du forfait social. Il doit être prévu par un accord collectif interprofessionnel conclu au niveau régional ou territorial applicable dès 2009 ;
Ce régime de faveur est toutefois limité à 3 ans.

À noter l’employeur doit notifier le montant des sommes ainsi versées par salarié à son organisme de recouvrement, au plus tard le 31 décembre de l’année qui suit le versement.

Références
Articles L. 752-3-1 et L. 752-3-2 du Code de la Sécurité Sociale
Décret n° 2009-1743 du 29 décembre 2009
Loi n° 2009-594 du 27 mai mai 2009, JO du 28
Loi de finances pour 2009
(Loi n° 2000-277 du 13 décembre 2000 modifiée par Loi n° 2003-660 du 21 juillet 2003 dite Loi Programme pour l'Outre-mer)
Décrets n° 2001-276 et n° 2001-277 du 2 avril 2001
Décrets n° 2001-496 à 2001-502 du 11 juin 2001
Décrets n° 2004-253 et n° 2004-254 du 19 mars 2004
Circ. DSS-DAESC n° 2004-140 du 26 mars 2004

Publié le vendredi 19 mars 2010 - © Copyright SID Presse - 2010